Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/42

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quoi ? nous n’avons rien… Et le cercueil… qui est-ce qui nous fera crédit ? Oh ! un cercueil tout petit… pour un enfant de quatre ans… ça ne doit pas être cher… et puis pas de corbillard… on prend ça sous son bras… Ah ! ah ! ah ! — ajouta-t-il avec un éclat de rire effrayant — comme j’ai du bonheur !… elle aurait pu mourir à dix-huit ans, à l’âge de Louise, et on ne m’aurait pas fait crédit d’un grand cercueil…

— Ah çà mais, minute ! ce gaillard-là est capable d’en perdre la boule — dit Bourdin à Malicorne ; — regarde donc ses yeux… il fait peur… Allons, bon !… et la vieille idiote qui hurle la faim !… Quelle famille !…

— Faut pourtant en finir… Quoique l’arrestation de ce mendiant-là ne soit tarifée qu’à 76 francs 75 centimes, nous enflerons, comme de juste, les frais à 240 ou 250 francs. C’est le loup[1] qui paye…

— Dis donc qui avance ; car c’est ce moineau-là qui payera les violons… puisque c’est lui qui va la danser…

— Quand celui-là aura de quoi payer à son

  1. Le créancier.