Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/51

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Morel, et dans lequel M. Pipelet serrait ses provisions de cuir. En outre (nous l’avons dit) le digne portier appelait ce réduit sa loge de mélodrame, parce qu’au moyen d’un trou pratiqué à la cloison entre deux lattes, il allait quelquefois assister aux tristes scènes qui se passaient chez les Morel.

Le recors remarqua la porte du grenier ; un instant il pensa que peut-être son prisonnier avait compté sur cette issue pour fuir ou pour se cacher.

— Allons, en route, mauvaise troupe ! — dit-il en mettant le pied sur la première marche de l’escalier, et il fit signe au lapidaire de le suivre.

— Une minute encore, par grâce !… — dit Morel.

Il se mit à genoux sur le carreau ; à travers une des fentes de la porte, il jeta un dernier regard sur sa famille, joignit les mains, et dit tout bas d’une voix déchirante en pleurant à chaudes larmes :

— Adieu, mes pauvres enfants… adieu ! ma pauvre femme… adieu !

— Ah çà ! finirez-vous vos antiennes ? —