Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ainsi au-devant d’un désir que je n’osais vous témoigner !

— Savez-vous, mon ami, que votre étonnement a presque l’air d’un reproche ?

— Un reproche ?… oh ! non, non ! mais après mes injustes et cruels soupçons de l’autre jour, vous trouver si bienveillante, c’est, je l’avoue, une surprise pour moi, mais la plus douce des surprises.

— Oublions le passé — dit-elle à son mari avec un sourire d’une douceur angélique.

— Clémence, le pourrez-vous jamais ? — répondit-il tristement — n’ai-je pas osé vous soupçonner ?… Vous dire à quelles extrémités m’aurait poussé une aveugle jalousie… mais qu’est-ce que cela, auprès d’autres torts plus grands, plus irréparables.

— Oublions le passé, vous dis-je — reprit Clémence en contenant une émotion pénible.

— Qu’entends-je ?… ce passé-là aussi, vous pourriez l’oublier ?…

— Je l’espère…

— Il serait vrai ! Clémence… vous seriez assez généreuse !… Mais non, non, je ne puis