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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/130

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un peu au pouvoir de la Providence en secourant ceux qui méritent… Et puis, ces excursions dans un monde que nous ne soupçonnons même pas sont si attachantes, si amusantes, comme il se plaît à le dire ! Quel roman me donnerait ces émotions touchantes, exciterait à ce point ma curiosité ?… Cette pauvre Goualeuse, par exemple, d’après ce qu’on vient de me dire, m’inspire une pitié profonde ; je me laisse aveuglément aller à cette commisération, car la surveillante a trop d’expérience pour se tromper à l’égard de notre protégée… Et cette autre infortunée… la fille de l’artisan… que le prince a si généreusement secourue en mon nom !… Pauvres gens ! leur misère affreuse lui a servi de prétexte pour me sauver… J’ai échappé à la honte, à la mort peut-être… par un mensonge hypocrite ; cette tromperie me pèse, mais je l’expierai à force de bienfaisance… cela me sera si facile !… il est si doux de suivre les nobles conseils de Rodolphe !… c’est encore l’aimer que de lui obéir !… Oh ! je le sens avec ivresse… son souffle seul anime et féconde la nouvelle vie qu’il m’a créée pour la consolation de ceux qui souffrent… j’éprouve