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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/15

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plus en plus exalté par un bonheur si peu prévu — des garanties ! en ai-je besoin ? Votre regard, votre accent, cette divine expression de bonté qui vous embellit encore, les battements, les ravissements de mon cœur, tout cela ne me prouve-t-il pas que vous dites vrai ? Mais, vous le savez, Clémence, l’homme est insatiable dans ses vœux — ajouta le marquis en se rapprochant du fauteuil de sa femme. — Vos nobles et touchantes paroles me donnent le courage, l’audace d’espérer… d’espérer le ciel, oui… d’espérer ce qu’hier encore je regardais comme un rêve insensé !…

— Expliquez-vous, de grâce !… — dit Clémence un peu inquiète de ces paroles passionnées de son mari.

— Eh bien ! oui… — s’écria-t-il en saisissant la main de sa femme — oui, à force de tendresse, de soins, d’amour… entendez-vous, Clémence ?… à force d’amour… j’espère me faire aimer de vous !… non d’une affection pâle et tiède… mais d’une affection ardente, comme la mienne… Oh ! vous ne la connaissez pas, cette passion !… Est-ce que j’osais vous en parler seulement… vous vous montriez toujours