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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/185

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élevée dans le vice, par le vice et pour le vice, à qui l’on montre, non sans raison, la prostitution comme un état protégé par le gouvernement !

Ce qui est vrai.

Il y a un bureau où cela s’enregistre, se certifie et se paraphe ;

Un bureau où souvent la mère vient autoriser la prostitution de sa fille ; le mari, la prostitution de sa femme…

Cet endroit s’appelle le Bureau des mœurs !!!

Ne faut-il pas qu’une société ait un vice d’organisation bien profond, bien incurable, à l’endroit des lois qui régissent la condition de l’homme et de la femme, pour que le pouvoir… le pouvoir… cette grave et morale abstraction, soit obligé, non-seulement de tolérer, mais de réglementer, mais de légaliser, mais de protéger, pour la rendre moins dangereuse, cette vente du corps et de l’âme, qui, multipliée par les appétits effrénés d’une population immense, atteint chaque jour à un chiffre presque incommensurable !

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