Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/216

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société ne laisse jamais dans l’oubli ni le mal ni le bien… À chacun elle paye selon ses œuvres… l’État vous assure une pension suffisante à vos besoins. Environné de la considération publique, vous terminerez dans le repos et dans l’aisance une vie qui doit servir d’enseignement à tous… et ainsi sont et seront toujours exaltés ceux qui, comme vous, auront justifié, perdant beaucoup d’années, d’une admirable persévérance dans le bien… et fait preuve de rares et grandes qualités morales… Votre exemple encouragera le plus grand nombre à vous imiter… l’espérance allégera le pénible fardeau que le sort leur impose durant une longue carrière. Animés d’une salutaire émulation, ils lutteront d’énergie dans l’accomplissement des devoirs les plus difficiles, afin d’être un jour distingués entre tous et rémunérés comme vous… »

Nous le demandons : lequel de ces deux spectacles, du meurtrier égorgé, du grand homme de bien récompensé, réagira sur le peuple d’une façon plus salutaire, plus féconde ?

Sans doute beaucoup d’esprits délicats s’in-