Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/22

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— Mon cher Albert — dit Rodolphe du ton le plus affectueux — faites-vous de ces façons avec moi ?

— Monseigneur…

— Avec la permission de Mme d’Harville, je vous en prie… lisez cette lettre…

— Je vous assure, monseigneur, que je n’ai aucun empressement…

— Encore une fois, Albert, lisez donc cette lettre !

— Mais… monseigneur…

— Je vous en prie… je le veux…

— Puisque Son Altesse l’exige… — dit le marquis en prenant la lettre sur le plateau…

— Certainement j’exige que vous me traitiez en ami. — Puis, se tournant vers la marquise pendant que M. d’Harville décachetait la lettre fatale, dont Rodolphe ne pouvait imaginer le contenu, il ajouta en souriant :

— Quel triomphe pour vous, madame, de faire toujours céder cette volonté si opiniâtre !

M. d’Harville s’approcha d’un des candélabres de la cheminée, et ouvrit la lettre de Sarah.