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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/257

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la figure immobile et narquoise du peintre.

C’était lui, son chapeau pointu, ses longs cheveux, son visage maigre, son rire satanique, sa barbe en pointe et son regard fascinateur…

Un moment M. Pipelet crut rêver, il passa sa main sur ses yeux… se croyant le jouet d’une illusion…

Ce n’était pas une illusion.

Rien de plus réel que cette apparition…

Chose effrayante, on ne voyait pas de corps… mais seulement une tête, dont la carnation vivante se détachait de l’obscurité de l’alcôve.

À cette vue, M. Pipelet se renversa brusquement en arrière, sans prononcer une parole ; il leva le bras droit vers le lit, et désigna cette terrible vision d’un geste si épouvanté, que madame Pipelet se retourna pour chercher la cause d’un effroi qu’elle partagea bientôt, malgré sa crânerie habituelle.

Elle recula de deux pas, saisit avec force la main d’Alfred, et s’écria :

Cabrion !!!