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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/347

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quelques instants tout habillé pendant la nuit qui avait précédé son arrestation.

— Pauvre garçon ! — dit tristement Rigolette en examinant avec intérêt l’intérieur de la chambre — on voit bien qu’il ne m’a plus pour sa voisine… C’est rangé, mais ça n’est pas soigné ; il y a de la poussière partout, les rideaux sont enfumés, les vitres sont ternes, le carreau n’est pas ciré… Ah ! quelle différence !… rue du Temple, ça n’était pas plus beau, mais c’était plus gai, parce que tout brillait de propreté, comme chez moi…

— C’est qu’aussi vous étiez là… pour donner vos avis.

— Mais voyez donc ! — s’écria Rigolette en montrant le lit — il ne s’est pas couché l’autre nuit, tant il était inquiet ! Tenez, ce mouchoir qu’il a laissé là, il a été tout trempé de larmes. Ça se voit bien… — Et elle le prit en ajoutant : — Germain a gardé une petite cravate de soie orange que je lui ai donnée quand nous étions heureux ; moi, je garderai ce mouchoir en souvenir de ses malheurs ; je suis sûre qu’il ne s’en fâchera pas…