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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/37

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vous verrez que l’adresse et la finesse ne me manqueront pas.

— J’entrevois déjà les combinaisons les plus machiavéliques — dit Rodolphe en souriant.

— Mais il faut d’abord les découvrir… Que j’ai hâte d’être à demain ! En sortant de chez madame de Lucenay, j’irai à leur ancienne demeure, j’interrogerai leurs voisins, je verrai par moi-même, je demanderai des renseignements à tout le monde… Je me compromettrai s’il le faut ! Je serais si fière d’obtenir par moi-même et par moi seule le résultat que je désire… Oh ! j’y parviendrai… cette aventure est si touchante ! Pauvres femmes ! il me semble que je m’intéresse encore davantage à elles quand je songe à ma fille…

Rodolphe, ému de ce charitable empressement, souriait avec mélancolie en voyant cette femme de vingt ans, si belle, si aimante, tâchant d’oublier dans de nobles distractions les malheurs domestiques qui la frappaient ; les yeux de Clémence brillaient d’un vif éclat, ses joues étaient légèrement colorées ; l’animation de son geste, de sa parole, donnait un nouvel attrait à sa ravissante physionomie.