blasonnée de son siège, ressemblait fort à un honnête fermier anglais ; c’est sous cette dernière apparence que nous le présenterons au lecteur, en ajoutant toutefois que sous cette face, large et colorée, on devinait l’impitoyable et diabolique astuce d’un maquignon.
M. Boyer, son convive, valet de chambre de confiance du vicomte, était un grand homme mince, à cheveux gris et plats, au front chauve, au regard fin, à la physionomie froide, discrète et réservée ; il s’exprimait en termes choisis, avait des manières polies, aisées, quelque peu de lettres, des opinions politiques conservatrices, et pouvait honorablement tenir sa partie de premier violon dans un quatuor d’amateurs ; de temps en temps, il prenait du meilleur air du monde une prise de tabac dans une tabatière d’or rehaussée de perles fines… après quoi il secouait négligemment du revers de sa main, aussi soignée que celle de son maître, les plis de sa chemise de fine toile de Hollande.
— Savez-vous, mon cher Edwards — dit Boyer — que votre servante Betty fait une