Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de faussaires, mais que vous êtes faussaire vous-même.

— Jamais je ne lui ferai un tel aveu, ce serait une honte sans avantage.

— Aimez-vous mieux qu’elle apprenne demain la chose par la Gazette des Tribunaux ?

— J’ai trois heures devant moi, je puis fuir.

— Et où irez-vous sans argent ? Jugez donc, au contraire : ce dernier faux retiré, vous vous trouverez dans une position superbe, vous n’aurez plus que des dettes… Voyons, promettez-moi de parler encore à la duchesse. Vous êtes si roué ! vous saurez vous rendre intéressant malgré vos erreurs ; au pis-aller on vous estimera peut-être un peu moins ou plus du tout, mais on vous tirera d’affaire. Voyons, promettez-moi de voir votre belle amie ; je cours chez Petit-Jean, je me fais fort d’obtenir une heure ou deux de sursis…

— Enfer ! Il faut boire la honte jusqu’à la lie !…

— Allons ! bonne chance, soyez tendre, passionné, charmant ; je cours chez Petit-Jean, vous m’y trouverez jusqu’à trois heures… plus tard il ne serait plus temps… le parquet du