Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/355

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

-Saint-Denis, lorsqu’elles se rencontrèrent avec une jeune fille qui venait sans doute visiter quelque prisonnière.

C’était Rigolette… Rigolette toujours leste et coquette ; un petit bonnet très-simple, mais bien frais et orné de faveurs cerise qui accompagnaient à merveille ses bandeaux de cheveux noirs, encadrait son joli minois ; un col bien blanc se rabattait sur son long tartan brun. Elle portait au bras un cabas de paille ; grâce à sa démarche de chatte attentive et proprette, ses brodequins à semelles épaisses étaient d’une propreté miraculeuse, quoiqu’elle vînt, hélas ! de bien loin, la pauvre enfant.

— Rigolette ! — s’écria Fleur-de-Marie en reconnaissant son ancienne compagne de prison[1] et de promenades champêtres.

— La Goualeuse ! — dit à son tour la grisette.

  1. Le lecteur se souvient peut-être que dans le récit de ses premières années qu’elle a fait à Rodolphe lors de son entretien avec lui chez l’ogresse, la Goualeuse lui avait parlé de Rigolette, qui, enfant vagabond comme elle, avait été enfermée jusqu’à seize ans dans une maison de détention.