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Page:Sue - Les mystères de Paris, 6è série, 1843.djvu/380

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triste, comment ma tristesse ne s’effacerait-elle pas ? Et puis, voyez donc… le ciel est si gai avec ses nuages roses ! et le gazon… est-il vert malgré la saison ! et là-bas… là-bas… derrière ces saules, la rivière… est-elle grande, mon Dieu ! le soleil y brille, c’est éblouissant… on dirait des reflets d’or… il brillait ainsi tout à l’heure dans l’eau du petit bassin de la prison… Dieu n’oublie pas les pauvres prisonniers… il leur donne aussi leur rayon de soleil — ajouta Fleur-de-Marie avec une sorte de pieuse reconnaissance ; puis, ramenée par le souvenir de sa captivité à mieux apprécier encore le bonheur d’être libre, elle s’écria dans un élan de joie naïve :

— Ah ! madame… et là-bas, au milieu de la rivière, voyez donc cette jolie petite île bordée de saules et de peupliers avec cette maison blanche au bord de l’eau… comme cette habitation doit être charmante l’été quand tous les arbres sont couverts de feuilles, quel silence, quelle fraîcheur on doit y trouver.

— Ma foi — dit madame Séraphin avec un sourire étrange — je suis ravie que vous trouviez cette île jolie.