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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/136

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transféré dans la prison des jeunes détenus.

— Quel malheur de quitter mon fils chéri ! — s’écriait Bras-Rouge en feignant l’attendrissement ; — c’est nous deux qui sommes les plus malheureux, mère Martial… car on nous sépare de nos enfants.

La veuve ne put garder plus long-temps son sang-froid ; ne doutant pas de la trahison de Bras-Rouge, qu’elle avait pressentie, elle s’écria :

— J’étais bien sûre que tu avais vendu mon fils de Toulon… Tiens, Judas !… — et elle lui cracha à la face. — Tu vends nos têtes… soit ! on verra de belles morts… des morts de vrais Martial !

— Oui… on ne boudera pas devant la Carline — ajouta Calebasse avec une exaltation sauvage.

La veuve, montrant Nicolas d’un coup d’œil de mépris écrasant, dit à sa fille :

— Ce lâche-là nous déshonorera sur l’échafaud !

Quelques moments après, la veuve et Cale-