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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/171

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un peu sur mes nuits, et ce n’est guère dommage, allez, car je ne dors presque plus.

— Hélas ! ma pauvre petite voisine, je crains bien que papa Crétu et Ramonette ne chantent plus beaucoup s’ils vous attendent pour commencer.

— Vous ne vous trompez pas, monsieur Rodolphe ; mes oiseaux et moi nous ne chantons plus, mon Dieu non ; mais, tenez, vous allez vous moquer, eh bien ! il me semble qu’ils comprennent que je suis triste ; oui, au lieu de gazouiller gaiement quand j’arrive, ils font un petit ramage si doux, si plaintif, qu’ils ont l’air de vouloir me consoler. Je suis folle, n’est-ce pas, de croire cela, monsieur Rodolphe ?

— Pas du tout ; je suis sûr que vos bons amis les oiseaux vous aiment trop pour ne pas s’apercevoir de votre chagrin.

— Au fait, ces pauvres petites bêtes sont si intelligentes — dit naïvement Rigolette, très-contente d’être rassurée sur la sagacité de ses compagnons de solitude.

— Sans doute, rien de plus intelligent que la reconnaissance. Allons, adieu… bientôt, ma voisine, avant peu, je l’espère, vos jolis