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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/181

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effet, porter un coup dangereux à mon père ; mais cette femme, ordinairement si froide, si maîtresse d’elle-même, me semblait tellement épouvantée de ma présence, j’avais tant de raisons de douter de la sincérité de sa sollicitude pour la santé de celui qu’elle avait épousé par cupidité, enfin la présence du docteur Polidori, le meurtrier de ma mère, me causait une terreur si grande que, croyant la vie de mon père menacée, je n’hésitai pas entre l’espoir de le sauver et la crainte de lui causer une émotion fâcheuse.

» — Je verrai mon père à l’instant — dis-je à ma belle-mère.

» Et quoique celle-ci m’eût saisie par le bras, je passai outre…

» Perdant complètement l’esprit, cette femme voulut, une seconde fois, presque par force, m’empêcher de sortir de ma chambre… Cette incroyable résistance redoubla ma frayeur… je me dégageai de ses mains… Connaissant l’appartement de mon père, j’y courus rapidement : j’entrai…

» Oh ! monseigneur ! de ma vie je n’oublie-