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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/206

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me semble que, telle que je l’avais rêvée… cette enfant, par la beauté de son âme, par le charme de ses qualités, eût adouci, calmé tous les chagrins… tous les remords qui se rattachent, hélas ! à sa funeste naissance.

— Tenez, monseigneur, je vois avec peine l’empire toujours croissant que prennent sur votre esprit ces regrets aussi stériles que cruels.

Après quelques moments de silence, Rodolphe dit à Murph :

— Je puis maintenant te faire un aveu, mon vieil ami : J’aime… oui ! j’aime profondément une femme digne de l’affection la plus noble et la plus dévouée… Eh ! depuis que mon cœur s’est ouvert de nouveau à toutes les douceurs de l’amour, depuis que je suis prédisposé aux émotions tendres, je ressens plus vivement encore la perte de ma fille… J’aurais pour ainsi dire pu craindre qu’un attachement de cœur n’affaiblît l’amertume de mes regrets… Il n’en est rien : toutes mes facultés aimantes ont augmenté… je me sens meilleur, plus charitable, et plus que jamais il m’est cruel de n’avoir pas ma fille à adorer…

— Rien de plus simple, monseigneur, et