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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/208

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que vous savez… différer d’un jour le long voyage qui vous était imposé… comme…

— Comme une expiation !… Tu as raison, mon ami — dit Rodolphe avec accablement.

— Vous n’avez pas entendu parler de la comtesse Sarah depuis mon départ, monseigneur ?

— Non, depuis ces infâmes délations qui, par deux fois, ont failli perdre madame d’Harville, je n’ai eu d’elle aucune nouvelle… Sa présence ici me pèse, m’obsède ; il me semble que mon mauvais ange est auprès de moi, que quelque nouveau malheur me menace.

— Patience, monseigneur, patience… Heureusement l’Allemagne lui est interdite, et l’Allemagne nous attend.

— Oui… bientôt nous partirons. Au moins, durant mon court séjour à Paris, j’aurai accompli une promesse sacrée, j’aurai fait quelques pas de plus dans cette voie méritante qu’une auguste et miséricordieuse volonté m’a tracée pour ma rédemption… Dès que le fils de madame Georges sera rendu à sa tendresse, innocent et libre ; dès que Jacques Ferrand sera convaincu et puni de ses