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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/228

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— Ce qui fait que le maître-clerc est accablé de besogne.

— Et que ce matin nous sommes obligés de mourir de faim en l’attendant.

— En voilà du changement dans l’étude !

— C’est ce pauvre Germain qui serait joliment étonné si on lui disait : Figure-toi, mon garçon, que le patron nous donne quarante sous pour notre déjeuner. — Ah bah ! c’est impossible ! — C’est si possible que c’est à moi Chalamel, parlant à sa personne, qu’il l’a annoncé. — Tu veux rire ? — Je veux rire ! Voilà comme ça s’est passé : pendant les deux ou trois jours qui ont suivi le décès de la mère Séraphin, nous n’avons pas eu à déjeuner du tout ; nous aimions mieux cela, d’une façon, parce que c’était moins mauvais ; mais, d’une autre, notre réfection nous coûtait de l’argent ; pourtant nous patientions, disant : Le patron n’a plus ni servante ni femme de ménage ; quand il en aura repris une… nous reprendrons notre dégoûtante pâtée. Eh bien ! pas du tout, mon pauvre Germain, le patron a repris une servante, et notre déjeuner a continué à être enseveli dans le fleuve de l’ou-