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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/245

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Jacques Ferrand parut en effet.

S’échappant de son vieux bonnet de soie noire, ses cheveux roux, mêlés de mèches grises, tombaient en désordre de chaque côté de ses tempes ; quelques-unes des veines qui marbraient son crâne paraissaient injectées de sang, tandis que sa face camuse et ses joues creuses étaient d’une pâleur blafarde. On ne pouvait voir l’expression de son regard caché sous ses larges lunettes vertes ; mais la profonde altération des traits de cet homme annonçait les ravages d’une passion dévorante.

Il traversa lentement l’étude, sans dire un mot à ses clercs, sans même paraître s’apercevoir qu’ils fussent là, entra dans la pièce où se tenait le maître-clerc, la traversa ainsi que son cabinet, et redescendit immédiatement par le petit escalier qui conduisait à la cour.

Jacques Ferrand ayant laissé derrière lui toutes les portes ouvertes, les clercs purent à bon droit s’étonner de la bizarre évolution de leur patron, qui était monté par un escalier et descendu par un autre, sans s’arrêter dans une seule des chambres qu’il avait traversées machinalement.