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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/259

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qu’une femme digne d’être adorée offre toujours à défaut d’un sentiment plus tendre. Si cette compensation ne calme pas les chagrins de l’amant malheureux, si son désespoir est incurable comme son amour, il peut du moins avouer et presque s’enorgueillir de cet amour désespéré…

Mais quelles compensations offrir à ces ardeurs sauvages que le seul attrait matériel exalte jusqu’à la frénésie ?

Et disons encore que cet attrait matériel est aussi impérieux pour les organisations grossières que l’attrait moral pour les âmes d’élite…

Non, les sérieuses passions du cœur ne sont pas les seules subites, aveugles, exclusives, les seules qui, concentrant toutes les facultés sur la personne choisie, rendent impossible toute autre affection, et décident d’une destinée tout entière.

La passion physique peut atteindre, comme chez Jacques Ferrand, à une incroyable intensité ; alors tous les phénomènes qui dans l’ordre moral caractérisent l’amour, irrésisti-