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Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/27

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d’échapper à la réprobation dont sa détestable famille est poursuivie.

Aidée de ces seuls éléments puisés dans son entretien avec la Louve, Fleur-de-Marie, en donnant une louable direction à l’amour farouche et au caractère hardi de cette créature, avait donc changé une fille perdue en honnête femme… Car ne rêver qu’à épouser Martial pour se retirer avec lui au milieu des bois et y vivre de travail et de privations, n’est-ce pas absolument le vœu d’une honnête femme ?

Confiante dans l’appui que Fleur-de-Marie lui avait promis au nom d’un bienfaiteur inconnu, la Louve venait donc faire cette louable proposition à son amant, non sans la crainte amère d’un refus, car la Goualeuse, en l’amenant à rougir du passé, lui avait aussi donné la conscience de sa position envers Martial.

Une fois libre, la Louve ne songea qu’à revoir son homme, comme elle disait. Elle n’avait pas reçu de nouvelles de lui depuis plusieurs jours. Dans l’espoir de le rencontrer à l’île du Ravageur, et décidée à l’y attendre s’il