Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/41

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rante sur le gazon. Pâle, inanimée, les yeux demi-ouverts et sans regards, ses beaux cheveux blonds collés à ses tempes, les lèvres bleues, ses petites mains déjà roidies, glacées… on l’eût crue morte.

— La Goualeuse !… — répéta la Louve ; — quel hasard ! moi qui venais dire à mon homme le bien et le mal qu’elle m’a fait, avec ses paroles et ses promesses… la résolution que j’avais prise… Pauvre petite, je la retrouve ici morte… Mais non ! non !… — s’écria la Louve en s’approchant encore plus de Fleur-de-Marie, et sentant un souffle imperceptible s’échapper de sa bouche : — Non !… Mon Dieu, mon Dieu, elle respire encore… je l’ai sauvée de la mort… ça ne m’était jamais arrivé de sauver quelqu’un. Ah !… ça fait du bien… ça réchauffe… Oui, mais mon homme, il faut le sauver aussi, lui… Peut-être qu’il râle à cette heure… Sa mère et son frère sont capables de l’assassiner… Je ne peux pas pourtant laisser là cette pauvre petite… je vais l’emporter chez la veuve ; il faudra bien qu’elle la secoure et qu’elle me montre Martial… ou je brise tout, je tue tout… Oh ! il n’y