Page:Sue - Les mystères de Paris, 7è série, 1843.djvu/97

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une souricière dont aucun ne peut échapper… avouez, monsieur Narcisse, qu’il y a là un grand plaisir… une joie de chasseur… Sans compter le service que l’on rend à la justice — ajouta gravement le tavernier du Cœur-Saignant.

— Je serais assez de votre avis, si le limier était fidèle ; mais je crains qu’il ne le soit pas.

— Ah ! monsieur Narcisse, vous croyez…

— Je crois qu’au lieu de nous mettre sur la voie, vous vous amusez à nous égarer, et que vous abusez de la confiance qu’on a en vous. Chaque jour vous promettez de nous aider à mettre la main sur la bande… ce jour n’arrive jamais.

— Et si ce jour arrive aujourd’hui, monsieur Narcisse, comme j’en suis sûr ; et si je vous fais ramasser Barbillon, Nicolas Martial, la veuve, sa fille et la Chouette, sera-ce, oui ou non, un bon coup de filet ? Vous méfierez-vous encore de moi ?

— Non, et vous aurez rendu un véritable service ; car on a contre cette bande de fortes présomptions, des soupçons presque certains, mais malheureusement aucune preuve.

— Aussi un petit bout de flagrant délit,