Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/102

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entièrement la conformation de la tête du serpent.

Une calvitie absolue augmentait encore cette hideuse ressemblance ; car, sous la peau rugueuse de son front presque plane comme celui d’un reptile, on distinguait les moindres protubérances, les moindres sutures de son crâne ; quant à son visage imberbe, qu’on s’imagine du vieux parchemin, immédiatement collé sur les os de la face, et seulement quelque peu tendu depuis la saillie de la pommette jusqu’à l’angle de la mâchoire inférieure dont on voyait distinctement l’attache.

Les yeux, petits et louches, étaient si profondément encaissés, l’arcade sourcilière ainsi que la pommette étaient si proéminentes, qu’au-dessous du front jaunâtre où se jouait la lumière on voyait deux orbites littéralement remplis d’ombre, et qu’à peu de distance les yeux semblaient disparaître au fond de ces deux cavités sombres, de ces deux trous noirs qui donnent un aspect si funèbre à une tête de squelette. Ses longues dents, dont les saillies alvéolaires se dessinaient parfaitement sous la peau tannée des mâchoires osseuses et apla-