Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/104

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Ce dernier assassinat avait été commis avec des circonstances d’une telle férocité que, vu la récidive, ce bandit se regardait d’avance et avec raison comme condamné à mort.

L’influence que le Squelette exerçait sur les autres détenus par sa force, par son énergie, par sa perversité, l’avait fait choisir, par le directeur de la prison, comme prévôt de dortoir, c’est-à-dire que le Squelette était chargé de la police de sa chambrée, en ce qui touchait l’ordre, l’arrangement et la propreté de la salle et des lits ; il s’acquittait parfaitement de ces fonctions, et jamais les détenus n’auraient osé manquer aux soins et aux devoirs dont il avait la surveillance.

Chose étrange et significative…

Les directeurs de prisons les plus intelligents, après avoir essayé d’investir des fonctions dont nous parlons les détenus qui se recommandaient encore par quelque honnêteté, ou dont les crimes étaient moins graves, se sont vus forcés de renoncer à ce choix cependant logique et moral, et de chercher les prévôts parmi les prisonniers les plus corrom-