Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/131

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Je me dis : Il faut faire son bien malgré lui… J’écris une lettre sans signature à son bourgeois, une autre à ses compagnons pour leur apprendre que Frank est un libéré… Le bourgeois le met à la porte et les compagnons lui tournent le dos.

Il va chez un autre bourgeois, il y travaille huit jours… même jeu… Il aurait été chez dix, que je lui aurais servi toujours du même.

— Et je ne me doutais pas alors que c’était toi qui me dénonçais — reprit Frank — sans cela, tu aurais passé un mauvais quart d’heure.

— Oui ; mais moi pas bête, je t’avais dit que je m’en allais à Longjumeau voir mon oncle ; mais j’étais resté à Paris, et je savais tout ce que tu faisais par le petit Ledru.

— Enfin on me chasse encore de chez mon dernier maître serrurier comme un gueux bon à pendre. Travaillez donc ! soyez donc paisible ! pour qu’on vous dise non pas que fais-tu ? mais : qu’as-tu fait ? Une fois sur le pavé, je me dis : Heureusement il me reste ma masse pour attendre. Je vas chez l’huissier, il avait levé le pied ; mon argent était flambé, j’étais sans le sou… je n’avais pas seulement de quoi payer