Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/156

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ne te fera rien, mais je te ferai quelque chose, moi… tu porteras mes marques… Ah ! tu as des bijoux, des chaînes d’or, et tu voles le pauvre monde !… Tiens… tiens… En as-tu assez ? Non… tiens encore !…

— Au secours !… au secours !…

Cria l’huissier en roulant sous les pieds de Frank, qui le frappait avec furie.

Les autres détenus, très-indifférents à cette rixe, faisaient cercle autour des deux combattants, ou plutôt autour du battant et du battu ; car maître Boulard, essoufflé, épouvanté, ne faisait aucune résistance, et tâchait de parer, du mieux qu’il pouvait, les coups dont son adversaire l’accablait.

Heureusement le surveillant accourut aux cris de l’huissier et le retira des mains de Frank.

Maître Boulard se releva pâle, épouvanté, un de ses gros yeux contus ; et, sans se donner le temps de ramasser sa casquette, il s’écria en courant vers le guichet :

— Gardien… ouvrez-moi… je ne veux pas rester une seconde de plus ici… au secours !…

— Et vous, pour avoir battu monsieur… suivez-moi chez le directeur — dit le gardien