Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/203

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sursaut… et il ne vit pas la fin du rêve ; malgré ça, il fut d’abord un peu rassuré en se disant : Peut-être que le moucheron d’or au dard de diamant aurait tué l’araignée, si j’avais vu la fin du songe.

» Mais Gringalet avait beau se bercer de cela pour se rassurer et se consoler, à mesure que la nuit finissait, sa peur revenait si forte qu’à la fin il oublia le rêve, ou plutôt il n’en retint que ce qui était effrayant : — la grande toile où il avait été enlacé et l’araignée à figure de Coupe-en-Deux… — Vous jugez quels frissons de peur il devait avoir… Dame ! jugez donc, seul… tout seul… sans personne qui voulût le défendre !

» Sur le matin, quand il vit le jour petit à petit paraître par la lucarne du grenier, sa frayeur redoubla ; le moment approchait où il allait se trouver seul avec Coupe-en-Deux. Alors il se jeta à genoux au milieu du grenier, et, pleurant à chaudes larmes, il supplia ses camarades de demander grâce pour lui à Coupe-en-Deux, ou bien de l’aider à se sauver s’il y avait moyen. Ah bien oui ! les uns par peur du maître, les autres par insouciance,