Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/235

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la main des torches de paille, et criaient comme des enragés : Vive Gringalet ! vive Gargousse !… Le cortège fait dans cet ordre-là le tour de la cassine de Coupe-en-Deux. C’était un drôle de spectacle, allez, que ces vieilles masures et toutes ces figures éclairées par la lueur rouge des feux de paille qui flamboyaient… flamboyaient !… Quant à Gringalet, la première chose qu’il avait faite, une fois en liberté, ça avait été de mettre la petite mouche d’or dans un cornet de papier, et il répétait tout le temps de son triomphe :

» Petits moucherons, j’ai bien fait d’empêcher les araignées de vous manger, car… »

La fin du récit de Pique-Vinaigre fut interrompue.

— Eh ! père Roussel — cria une voix du dehors — viens donc manger ta soupe ; quatre heures vont sonner dans dix minutes.

— Ma foi, l’histoire est à peu près finie, j’y vais. Merci, mon garçon, tu m’as joliment amusé, tu peux t’en vanter — dit le surveillant à Pique-Vinaigre en allant vers la porte… Puis, s’arrêtant : — Ah çà ! soyez sages… — dit-il aux détenus en se retournant.