Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/240

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colère et de fatigue, car sa lutte contre le Chourineur avait été violente :

— Escarpez-le donc !… ce brigand-là !… Tas de frileux… qui me laissez prendre en traître… sinon le mangeur va nous échapper !

Durant cette espèce de trêve, le Chourineur, enlevant Germain à demi évanoui, avait assez habilement manœuvré pour se rapprocher peu à peu de l’angle d’un mur, où il déposa son protégé.

Profitant de cette excellente position de défense, le Chourineur pouvait alors, sans crainte d’être pris à dos, tenir assez long-temps contre les détenus, auxquels le courage et la force herculéenne qu’il venait de déployer imposaient beaucoup.

Pique-Vinaigre, épouvanté, disparut pendant le tumulte, sans qu’on s’aperçût de son absence.

Voyant l’hésitation de la plupart des prisonniers, le Squelette s’écria :

— À moi donc !… estourbissons-les tous les deux… le gros et le petit !

— Prends garde ! — répondit le Chourineur en se préparant au combat, les deux