Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/302

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Le notaire, malgré lui, fit un bond sur son siège ; ses yeux flamboyèrent sous ses lunettes, une rougeur brûlante empourpra ses traits livides.

— Tais-toi… tais-toi !… — s’écria-t-il en se levant à demi. — Pas un mot de plus, je te le défends !…

— Allons, allons, calmez-vous — dit l’abbé en souriant avec mansuétude — quelque généreuse action à révéler encore ?… quant à moi, j’approuve fort l’indiscrétion de votre ami… Je ne connais pas, en effet, cette servante, car c’est justement peu de jours après son entrée chez notre digne M. Ferrand, qu’accablé d’occupations il a été obligé, à mon grand regret, d’interrompre momentanément nos relations.

— C’était pour vous cacher la nouvelle bonne œuvre qu’il méditait, monsieur l’abbé ; aussi, quoique sa modestie se révolte, il faudra bien qu’il m’entende, et vous allez tout savoir — reprit Polidori en souriant.

Jacques Ferrand se tut, s’accouda sur son bureau et cacha son front dans ses mains.