Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/338

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frère s’était tué après avoir dissipé la fortune de sa sœur.

— Mais qu’importe tout cela aujourd’hui ? le crime est découvert.

— Et grâce à qui ? Était-ce ma faute si ma lettre était une arme à deux tranchants ? pourquoi as-tu été assez faible, assez niais pour livrer cette arme terrible… à cette infernale Cécily ?

— Tais-toi… ne prononce pas ce nom ! — s’écria Jacques Ferrand avec une expression effrayante.

— Soit… je ne veux pas te rendre épileptique… tu vois bien qu’en ne comptant que sur la justice ordinaire… nos précautions mutuelles étaient suffisantes… Mais la justice extraordinaire de celui qui nous tient en son pouvoir redoutable procède autrement…

— Oh ! je ne le sais que trop…

— Il croit, lui, que couper la tête aux criminels ne répare pas suffisamment le mal qu’ils ont fait… Avec les preuves qu’il a en mains, il nous livrait tous deux aux tribunaux. Qu’en résultait-il ? Deux cadavres tout au plus bons à engraisser l’herbe du cimetière.