Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/357

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On nous écrit à ce sujet :

« — Quant au projet de prostitution ou d’excitation à la débauche du père envers sa fille, il convient aussi de se pénétrer des dispositions de l’article 334 du Code, et vous serez convaincu, monsieur, que la société n’est pas désarmée en présence de si monstrueux attentats, et la prévoyance du législateur ne pouvait aller plus loin. »

— À ceci je me permettrai de répondre qu’ainsi que je l’ai prouvé,

Le père est admis à faire inscrire sa fille au bureau des mœurs, sur le registre de la prostitution ; le mari a le même pouvoir sur sa femme.

Enfin, je citerai les passages suivants du livre de M. Prosper Tarbé :

« … Aujourd’hui, si une jeune fille de onze ans et demi (et Dieu sait quelle raison, quelle expérience on peut avoir à cet âge !) est victime d’une séduction, si sa mère éplorée vient demander justice aux magistrats, on lui demande s’il y a eu publicité ou violence ; et si cette malheureuse répond négativement, on ne peut rien pour son cœur de mère profondément outragé, rien pour sa pauvre fille corrompue, déshonorée avant d’être femme, rien pour la société, qui voit avec indignation toutes les lois de la morale indignement méconnues. (Page 114.)

» Longtemps j’ai refusé de croire à l’inceste ; ce me semblait une fiction faite pour la tragédie… mais la vie judiciaire tue une à une toutes les illusions du cœur… Que de pauvres mères sont venues conter en pleurant qu’elles avaient pour rivales leurs