Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/38

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riblement mal ici, vous qui tenez tant à vos aises ? Vous êtes à la pistole[1], j’espère ?

— Certainement, et je suis arrivé à temps, car j’ai eu la dernière chambre vacante, les autres sont comprises dans les réparations qu’on fait à la prison. Je me suis installé le mieux possible dans ma cellule ; je n’y suis pas trop mal : j’ai un poêle, j’ai fait venir un bon fauteuil, je fais trois longs repas, je digère, je me promène et je dors… Sauf les inquiétudes que me donne Alexandrine, vous voyez que je ne suis pas trop à plaindre.

— Mais pour vous qui étiez si gourmand, général, les ressources de la prison sont bien maigres ?

— Et le marchand de comestible qui est dans ma rue, n’a-t-il pas été créé comme qui dirait à mon intention ? Je suis en compte ouvert avec lui, et tous les deux jours il m’envoie une bourriche soignée ; et à ce propos, puisque vous êtes en train de me rendre service, priez donc la marchande, cette brave

  1. En chambre particulière. — Les prévenus qui peuvent faire cette dépense obtiennent cet avantage.