Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ceux qui sont exposés à commettre ce… délit ! car cela s’appelle délitCrime serait aussi trop brutal.

Et puis, distinction importante :

Le crime ressort de la cour d’assises…

L’abus de confiance, de la police correctionnelle.

Ô comble de l’équité ! ô comble de la justice distributive ! répétons-le : un serviteur vole un louis à son maître, un affamé brise un carreau pour voler un pain… voilà des crimes, vite, aux assises.

Un officier public dissipe ou détourne un million, c’est un abus de confiance… un simple tribunal de police correctionnelle doit en connaître.

En fait, en droit, en raison, en logique, en humanité, en morale, cette effrayante différence entre les pénalités est-elle justifiée par la dissemblance de criminalité ?

En quoi le vol domestique, puni d’une peine infamante, diffère-t-il de l’abus de confiance, puni d’une peine correctionnelle ?

Est-ce parce que l’abus de confiance entraîne presque toujours la ruine des familles ?