Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/76

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— Oh ! ne pensez pas que j’oublie jamais ce que votre pitié pour moi vous inspire !…

— Tout à l’heure je ne vous ai pas interrompu quand vous avez parlé de pitié… mais puisque vous répétez ce mot… je dois vous dire que ce n’est pas du tout de la pitié que je ressens pour vous… Je vais vous expliquer cela de mon mieux…

Quand nous étions voisins, je vous aimais comme un bon frère, comme un bon camarade ; vous me rendiez de petits services, je vous en rendais d’autres ; vous me faisiez partager vos amusements du dimanche, je tâchais d’être bien gaie, bien gentille pour vous en remercier… nous étions quittes.

— Quittes ! oh ! non… je…

— Laissez-moi parler à mon tour… Quand vous avez été forcé de quitter la maison que nous habitions… votre départ m’a fait plus de peine que celui de mes autres voisins.

— Il serait vrai ?…

— Oui, parce qu’eux autres étaient des sans-souci à qui certainement je vais manquer bien moins qu’à vous, et puis ils ne s’étaient résignés à devenir mes camarades qu’a-