Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/97

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de l’ignorance, de la misère et de l’abrutissement.

Pour comprendre cette première impression d’horreur et d’épouvante dont nous parlons, que le lecteur nous suive dans la Fosse-aux-Lions.

L’une des cours de la Force s’appelle ainsi.

Là, sont ordinairement réunis les détenus les plus dangereux par leurs antécédents, par leur férocité ou par la gravité des accusations qui pèsent sur eux.

Néanmoins on avait été obligé de leur adjoindre temporairement, par suite de travaux d’urgence entrepris dans un des bâtiments de la Force, plusieurs autres prisonniers.

Ceux-ci, quoique également justiciables de la cour d’assises, étaient presque des gens de bien, comparés aux hôtes habituels de la Fosse-aux-Lions.

Le ciel sombre, gris et pluvieux, jetait un jour morne sur la scène que nous allons dépeindre. Elle se passait au milieu d’une cour, assez vaste quadrilatère formée par de hautes murailles blanches, percées çà et là de quelques fenêtres grillées.