— Rigolette ! — s’écria la Lorraine — voyez donc comme ça se rencontre !…
— Vous la connaissez ?
— Non ; mais la jeune fille qui a été si généreuse pour moi a plusieurs fois prononcé devant moi le nom de mademoiselle Rigolette ; elles étaient amies ensemble…
— Eh bien ! — dit Jeanne en souriant tristement — puisque nous sommes voisines de lit, nous devrions être amies comme nos deux bienfaitrices.
— Bien volontiers ; moi je m’appelle Annette Gerbier, dit la Lorraine, blanchisseuse.
— Et moi, Jeanne Duport, ouvrière frangeuse… Ah ! c’est si bon, à l’hospice, de pouvoir trouver quelqu’un qui ne vous soit pas tout à fait étranger, surtout quand on y vient pour la première fois, et qu’on a beaucoup de chagrins !… Mais je ne veux pas penser à cela… Dites-moi, la Lorraine, et comment s’appelait la jeune fille qui a été si bonne pour vous ?
— Elle s’appelait la Goualeuse. Tout mon chagrin est de ne l’avoir pas revue depuis long-temps… Elle était jolie comme une