Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cela lui faisait mal de penser qu’elle serait disséquée… coupée en morceaux.

— Et ce monsieur… il est venu ?…

— Non.

— Ah ! c’est bien mal.

— À chaque instant la pauvre femme demandait après lui… disant toujours : Oh ! il viendra, oh ! il va venir, bien sûr… et pourtant elle est morte sans qu’il soit venu…

— Sa fin lui aura été plus pénible encore.

— Ô mon Dieu ! oui, car ce qu’elle craignait tant arrivera à son pauvre corps…

— Après avoir été riche, heureuse, mourir ici… c’est triste ! Au moins, nous autres nous ne changeons que de misères…

— À propos de ça — reprit la Lorraine après un moment d’hésitation — je voudrais bien que vous me rendiez un service.

— Parlez…

— Si je mourais, comme c’est probable, avant que vous sortiez d’ici, je voudrais que vous réclamiez mon corps… J’ai la même peur que l’actrice… et j’ai mis là le peu d’argent qui me reste pour me faire enterrer.