Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/127

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sujet, prenez possession… il y a tant de gaillards âpres à la curée…

Et le docteur passa outre.

L’élève, à l’aide d’un scalpel, incisa très-délicatement un F et un D (François Dunoyer) sur le bras de l’actrice défunte[1], pour prendre possession, comme disait le docteur.

Et la visite continua.

— La Lorraine — dit tout bas Jeanne Duport à sa voisine — qu’est-ce donc que tout ce monde qui suit le médecin ?

— Ce sont des élèves et des étudiants…

— Ô mon Dieu ! est-ce que tous ces jeunes gens seront là lorsque le médecin va m’interroger et me regarder ?

— Hélas ! oui.

— Mais c’est à la poitrine que j’ai mal… On ne m’examinera pas devant tous ces hommes ?

  1. Personne n’est plus convaincu que nous du savoir et de l’humanité de la jeunesse studieuse et éclairée qui se voue à l’apprentissage de l’art de guérir ; nous voudrions seulement que quelques-uns des maîtres qui l’enseignent lui donnassent de plus fréquents exemples de cette réserve compatissante, de cette douceur charitable qui peut avoir une si salutaire influence sur le moral des malades.