Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/161

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jeune femme d’une ravissante beauté venir à elle avec des paroles de pitié, de consolation et d’espérance.

L’émotion de la sœur de Pique-Vinaigre était si grande qu’elle ne put prononcer une parole ; elle joignit seulement les mains comme si elle eût prié, en regardant sa bienfaitrice inconnue avec adoration.

— Jeanne, Jeanne… — lui dit tout bas la Lorraine — répondez donc à cette bonne dame… — Puis la Lorraine ajouta en s’adressant à la marquise : — Ah ! madame… vous la sauvez… Elle serait morte de désespoir en pensant à ses enfants, qu’elle voyait déjà abandonnés… N’est-ce pas, Jeanne ?

— Encore une fois, rassurez-vous, ma bonne mère… n’ayez aucune inquiétude — reprit la marquise en pressant dans ses petites mains délicates et blanches la main brûlante de Jeanne Duport. — Rassurez-vous… ne soyez plus inquiète de vos enfants… et même, si vous le préférez, vous sortirez aujourd’hui de l’hospice, on vous soignera chez vous… rien ne vous manquera… de la sorte vous ne quitterez pas vos chers enfants… Si votre lo-