Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/193

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qu’elles laissent peu le temps de songer aux convenances. Priez S. A. de m’accorder à l’instant quelques moments d’entretien en votre présence… car je sais que le prince n’a pas au monde de meilleur ami que vous. J’aurais pu lui demander de me faire la grâce de venir chez moi ; mais c’eût été un retard d’une heure peut-être, et le prince me saura gré de n’avoir pas retardé d’une minute cette entrevue… » — a-t-elle ajouté avec une expression qui m’a fait tressaillir.

— Mais… — dit Rodolphe d’une voix altérée, et devenant malgré lui plus pâle encore que Murph — je ne devine pas la cause de ton trouble… de… ton émotion… de… ta pâleur… il y a autre chose… cette entrevue…

— Sur l’honneur, je ne… sais rien de plus… Ces seuls mots de la marquise m’ont bouleversé. Pourquoi ? je l’ignore… Mais vous-même… vous êtes bien pâle, monseigneur…

— Moi ?… — dit Rodolphe en s’appuyant sur son fauteuil, car il sentait ses genoux se dérober sous lui.

— Je vous dis, monseigneur, que vous êtes aussi bouleversé que moi… Qu’avez-vous ?