Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/211

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mencera pour vous, n’est-ce pas, Marie ? — ajouta le prince.

— Oh ! non, monsieur Rodolphe — répondit naïvement la Goualeuse. — Ma nouvelle vie a commencé du jour où vous avez eu pitié de moi… où vous m’avez envoyée à la ferme…

— Mais votre père… vous chérit… — dit le prince.

— Je ne le connais pas… et je vous dois tout… monsieur Rodolphe.

— Ainsi… vous… m’aimez… autant… plus peut-être que vous n’aimeriez votre père ?

— Je vous bénis et je vous respecte comme Dieu, monsieur Rodolphe, parce que vous avez fait pour moi ce que Dieu seul aurait pu faire — répondit la Goualeuse avec exaltation, oubliant sa timidité habituelle. — Quand madame a eu la bonté de me parler à la prison, je le lui ai dit, ainsi que je le disais à tout le monde… oui, monsieur Rodolphe, aux personnes qui étaient bien malheureuses… je disais : Espérez, M. Rodolphe soulage les malheureux. À celles qui hésitaient entre le bien