Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/230

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enivrée du triomphe de votre ambition !… Car enfin… si votre fille avait vécu… le prince vous épousait… il vous l’avait dit…

— En admettant cette supposition insensée… il me semble que je n’aurais pas le droit de vivre… Après avoir reçu la main du prince… mon devoir serait de le délivrer… d’une épouse indigne… ma fille d’une mère dénaturée…

L’embarras de Thomas Seyton augmentait à chaque instant. Chargé par Rodolphe, qui était dans une pièce voisine, d’apprendre à Sarah que Fleur-de-Marie vivait, il ne savait que résoudre. La vie de la comtesse était si chancelante qu’elle pouvait s’éteindre d’un moment à l’autre ; il n’y avait donc aucun retard à apporter au mariage in extremis qui devait légitimer la naissance de Fleur-de-Marie. Pour cette triste cérémonie, le prince s’était fait accompagner d’un ministre, de Murph et du baron de Graün comme témoins ; le duc de Lucenay et lord Douglas, prévenus à la hâte par Seyton, devaient servir de témoins à la comtesse, et venaient d’arriver à l’instant même.