cela m’aurait consolée ; car maintenant quel est l’honnête homme qui voudra de moi, quoique j’aie de l’argent ?…
— Au contraire, Louise, moi je dis qu’il n’y a qu’un honnête homme capable de comprendre votre position ; oui… lorsqu’il saura tout, lorsqu’il vous connaîtra, il ne pourra que vous plaindre, vous estimer… et il sera bien sûr d’avoir en vous une bonne et digne femme…
— Vous me dites cela pour me consoler.
— Non, je dis cela parce que c’est vrai.
— Enfin, vrai ou non, ça me fait du bien, toujours… et je vous en remercie… Mais qui vient donc là ? Tiens, c’est M. Pipelet et sa femme !… Mon Dieu, comme il a l’air content ! lui qui, dans les derniers temps, était toujours si malheureux des plaisanteries de M. Cabrion.
En effet, M. et madame Pipelet s’avançaient allègrement ; Alfred, toujours coiffé de son inamovible chapeau tromblon, portait un magnifique habit vert-pré encore dans tout son lustre ; sa cravate, à coins brodés, laissait dépasser un col de chemise formida-