Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/273

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— Nous voyons le gredin monter sur l’impériale à côté du conducteur.

— Et enfin, au moment où la voiture s’ébranle, Cabrion m’aperçoit, me reconnaît, se retourne, et me crie : Je pars pour toujours… à toi pour la vie ! Heureusement la trompette du conducteur étouffa presque ces derniers mots et ce tutoiement indécent que je méprise… car enfin, Dieu soit loué, il est parti.

— Et parti pour toujours, croyez-le, monsieur Pipelet — dit Rigolette en contraignant une violente envie de rire. — Mais ce que vous ne savez pas, et ce qui va bien vous étonner… c’est que M. Rodolphe était…

— Était ?

— Un prince déguisé… une Altesse Royale.

— Allons donc, quelle farce ! — dit Anastasie.

— Je vous le jure sur mon mari… — dit très-sérieusement Rigolette.

— Mon roi des locataires… une Altesse Royale ! — s’écria Anastasie. — Allllez donc !… Et moi qui l’ai prié de garder ma loge !!… Pardon… pardon… pardon…