Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/279

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mage à l’affection que mon épouse avait vouée aux Morel.

— Si vous ne craignez pas, madame — dit le docteur Herbin à la mère de Germain — la vue des aliénés, nous traverserons plusieurs cours pour nous rendre au bâtiment extérieur où j’ai jugé à propos de faire conduire Morel ; et j’ai donné l’ordre ce matin qu’on ne le menât pas à la ferme comme à l’ordinaire.

— À la ferme, monsieur ? — dit madame Georges — il y a une ferme ici ?

— Cela vous surprend, madame ? je le conçois. Oui, nous avons ici une ferme dont les produits sont d’une très-grande ressource pour la maison, et qui est mise en valeur par des aliénés[1].

— Ils y travaillent ? en liberté, monsieur ?

— Sans doute, et le travail, le calme des champs, la vue de la nature, est un de nos meilleurs moyens curatifs… Un seul gardien les y conduit, et il n’y a presque jamais eu

  1. Cette ferme, admirable institution curative, est située à très-peu de distance de Bicêtre.